La finance occupera une place centrale dans les négociations à la COP27. A deux semaines du sommet sur le climat, Mahmoud Mohieldin, économiste égyptien et champion onusien sur l’action climatique, a partagé ses attentes lors d’une rencontre à Genève.

«La COP27 devra s’assurer que la transition écologique sera juste, et ne bénéficiera pas seulement aux économies développées», a affirmé le Champion égyptien de l’ONU sur l’action climatique Mahmoud Mohieldin, lors d’une rencontre organisée à Genève par le think tank Building Bridges.

A deux semaines du sommet sur le climat qui se tiendra à Charm el-Cheikh, en Egypte, du 6 au 18 novembre 2022, Mahmoud Mohieldin, qui est aussi directeur exécutif du Fonds monétaire international, a souligné l’importance de «passer des promesses à l’action» pour assurer la crédibilité de la rencontre onusienne:

«Nous entendons suffisamment de promesses et de beaux discours sur l’amour pour le climat et l’urgence, mais lorsqu’il s’agit de traduire cet amour en action, quel est le résultat?»

La conversation, modérée par Sandrine Salerno, directrice de l’association Sustainable Finance, s’est tenue le 18 octobre, dans une ambiance feutrée, sous les chandeliers du Palais Anna et Jean-Gabriel Eynard au bout du lac. S’étant brièvement exprimée en début d’événement, la maire Marie Barbey-Chappuis a rappelé que la Ville de Genève espère accueillir la COP31 en 2026.

Une action climatique holistique. Agir pour le climat n’est pas qu’une question de réduction des émissions de CO2, souligne Mahmoud Mohieldin, qui est notamment envoyé spécial des Nations unies pour le financement du programme de développement durable à l’horizon 2030:

«Respecter l’accord de Paris ne suffira pas. Il faut aussi parvenir à l’inscrire dans le cadre du programme de développement durable, ce qui implique de lutter contre la pauvreté, d’investir correctement dans le capital humain, la santé et l’éducation.»

L’économiste égyptien appelle les acteurs étatiques et non-étatiques à percevoir l’action climatique de manière «holistique», notamment en prenant compte des interrelations entre le climat, la biodiversité et la justice sociale.

La finance, ciment pour la confiance. Mais l’action ne pourra se faire sans financement, précise Mahmoud Mohieldin:

«Sans financement et investissements concrets, toutes les promesses sur le climat seront vides de sens.»

La crédibilité même du sommet onusien pourrait être en jeu, selon l’économiste. Pour ce faire, il appelle chaque engagement climatique conclu durant la COP à comprendre:

  • un cadre financier clair,
  • un budget,
  • une source de financement,
  • ainsi qu’un calendrier pour réaliser les objectifs fixés « dès demain » et d’ici 2030 et 2050.